Santé

Le don d’organe : un acte qui sauve des vies


Publié le 18 juillet 2024

Chaque année, un nombre croissant de patients se retrouvent dans le besoin de recevoir une greffe d’organe pour survivre à diverses pathologies ou accidents graves. En 2023, l’Agence de la Biomédecine a enregistré 5 634 greffes d’organes, marquant une augmentation de 2,5 % par rapport aux données de l’année précédente. Malgré cette hausse, plus de 21 866 patients restent en attente de greffe, dont 11 422 sont actuellement sur la liste d’attente active. Il est donc crucial de comprendre en quoi consiste le don d’organes, un geste indispensable pour sauver des vies.

En France, le don d’organes implique le prélèvement de certains éléments essentiels du corps humain. On retrouve notamment les organes comme le rein, le foie, le cœur, les poumons, le pancréas, ainsi que des parties de l’intestin. De plus, il est également possible de donner des tissus humains tels que les os, les artères, les valves cardiaques, la cornée de l’œil, les veines, la peau, les tendons ou les ligaments. Ces prélèvements sont effectués au moment du décès du donneur, mais il est aussi possible de donner certains organes et tissus de son vivant, car cela n’entrave pas la santé et le bien-être du donneur.

Le don d’organes et de tissus est réglementé par les lois de bioéthique, qui mettent en avant trois principes essentiels en France : le consentement présumé, la gratuité du don et l’anonymat entre le donneur et le receveur. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2017, un nouveau décret a été établi, apportant des précisions importantes sur le don d’organes. Ce décret ne modifie pas les trois grands principes clés, mais clarifie certains points :

  • Le consentement présumé : En France, la loi stipule que nous sommes tous considérés comme des donneurs potentiels d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus de donner. Ce refus peut être notifié à nos proches ou enregistré sur le registre national des refus. Il est également possible d’exprimer un refus partiel en précisant certains organes ou tissus en fonction de nos volontés personnelles. Depuis l’instauration de ce décret, il n’est plus nécessaire de posséder une carte de donneur pour être inscrit sur le registre. Depuis 2018, lors des décès, l’agence de la Biomédecine se réfère à ce registre afin de connaître la volonté du défunt.
  • La gratuité : Le don d’organes est un geste de générosité et de solidarité totalement gratuit. La loi interdit toute rémunération en échange de ce don.
  • L’anonymat : Le nom du donneur ne peut être divulgué au receveur et vice versa. Toutefois, la famille du donneur peut être informée des organes et tissus prélevés, ainsi que des résultats des greffes, si elle en fait la demande.

Dans la plupart des cas, les prélèvements sont effectués sur des donneurs décédés à l’hôpital suite à un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral, ou parfois après un arrêt circulatoire. Le prélèvement d’un ou plusieurs organes ou tissus est envisagé après la constatation du décès. Les équipes médicales consultent le registre national des refus ainsi que les proches du défunt pour déterminer si celui-ci avait exprimé un refus de son vivant. Les organes sont maintenus artificiellement en état de fonctionnement jusqu’à l’intervention de prélèvement. Les enfants mineurs peuvent également être donneurs d’organes. Cependant, la législation française stipule que si le donneur décédé était un mineur, le don d’organes et de tissus ne peut être réalisé que si chacun des titulaires de l’autorité parentale ou le tuteur y consent par écrit. En cas d’impossibilité de consulter l’un des titulaires de l’autorité parentale, le don d’organes et de tissus peut être effectué à condition que l’autre titulaire y consente expressément par écrit.

Dans certaines situations, l’anonymat n’est pas toujours préservé lors des dons d’organes, notamment dans le cas des dons de son vivant. Ces dons concernent principalement les dons de reins et, dans certains cas, les dons de lobe du foie. Dans cette situation, une personne adulte, volontaire et en bonne santé peut offrir un organe précis selon les dispositions légales en vigueur. La loi de bioéthique du 7 juillet 2011 a élargi le cercle des donneurs vivants d’organes, incluant désormais les parents, les enfants, les frères, les sœurs, les conjoints, les grands-parents, les oncles, les tantes, les cousins germains, ainsi que les conjoints des parents. De plus, toute personne justifiant d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur ou d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur peut également être donneur. Ainsi, les chiffres révèlent l’importance capitale du don d’organes pour sauver des vies. Malgré les progrès réalisés, le nombre croissant de patients en attente de greffe souligne l’urgence d’agir et de sensibiliser davantage sur ce sujet vital. Le don d’organes incarne un acte de solidarité et de générosité qui peut véritablement changer le cours de la vie pour ceux qui attendent désespérément une greffe. Chaque personne a le pouvoir de faire une différence en s’engageant à devenir donneur d’organes, offrant ainsi un espoir renouvelé à ceux qui luttent contre la maladie. Chacun de nous détient le potentiel de devenir un héros anonyme, ensemble, donnant un sens profond à la notion de solidarité humaine.

Source :

L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, Don d’organes, Service Public, Agence de la biomédecine

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